Dyspraxie et MDPH : Comment obtenir une prise en charge adaptée ?

Dyspraxie et MDPH : Comment obtenir une prise en charge adaptée ?

décembre 27, 2023 Droit 0

La dyspraxie est une pathologie qui affecte tant les enfants que les adultes, ayant un impact significatif sur leur vie quotidienne, scolaire, professionnelle, et sociale. Les personnes atteintes de dyspraxie rencontrent des difficultés de coordination, de réalisation et d’automatisation de certains gestes essentiels du quotidien. Cela se traduit par une maladresse générale, des problèmes de motricité fine et des troubles de repérage dans l’espace. Face à ces retentissements, il est légitime de se questionner sur la prise en charge de la dyspraxie par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).

Cet article se propose d’explorer la question de la reconnaissance de la dyspraxie comme handicap, d’examiner la fixation du taux d’incapacité par la MDPH pour les personnes atteintes de cette pathologie, ainsi que de détailler la composition nécessaire d’un dossier MDPH pour la dyspraxie. Enfin, nous aborderons les démarches à entreprendre en cas de refus de prise en charge notifié par la MDPH.

La dyspraxie : une pathologie aux multiples retentissements

Définition et symptomatologie de la dyspraxie

La dyspraxie se caractérise par une perturbation de la capacité d’un individu à effectuer certains gestes. Elle se manifeste dès le plus jeune âge et se poursuit tout au long de la vie. Les personnes atteintes de dyspraxie rencontrent des difficultés dans les activités de la vie quotidienne telles que s’habiller, se laver, se nourrir, et effectuer des tâches domestiques. Les gestes nécessaires à ces activités sont maladroits et peu coordonnés, ce qui entraîne souvent une frustration chez la personne atteinte.

Les conséquences de la dyspraxie sur la vie quotidienne

La dyspraxie a un impact majeur sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Les tâches qui semblent simples et automatiques pour la plupart des individus, comme attacher ses lacets, boutonner une chemise ou utiliser des couverts, deviennent des défis complexes pour une personne dyspraxique. Les gestes de la vie quotidienne requièrent une coordination fine qui est souvent difficile à maîtriser pour les personnes atteintes de dyspraxie. Ces difficultés peuvent entraîner une perte d’autonomie, une dépendance accrue vis-à-vis de l’entourage, et un sentiment d’isolement social.

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Les répercussions de la dyspraxie sur la vie scolaire et professionnelle

La dyspraxie peut également avoir des conséquences sur le plan scolaire et professionnel. En milieu scolaire, les enfants dyspraxiques peuvent rencontrer des difficultés d’apprentissage, notamment en ce qui concerne l’écriture, la lecture, les activités sportives ou artistiques. Ils peuvent également avoir du mal à suivre le rythme des activités de la classe et à organiser leur travail. Dans le cadre professionnel, les personnes atteintes de dyspraxie peuvent être confrontées à des obstacles dans l’exécution de tâches spécifiques et à des difficultés d’adaptation au milieu de travail.

La dyspraxie, en tant que trouble moteur, peut donc avoir un impact significatif sur la vie des personnes qui en sont atteintes. Dans la suite de cet article, nous aborderons la reconnaissance de la dyspraxie comme handicap par la MDPH, ainsi que la prise en charge et les recours possibles en cas de refus de prise en charge.

La reconnaissance de la dyspraxie comme handicap par la MDPH

La loi du 11 février 2005 et la définition du handicap

La loi du 11 février 2005 a posé la définition du handicap en droit français. Selon cette loi, est considérée comme handicapée toute personne qui présente une limitation d’activité à la vie en société résultant d’une altération d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques. Ainsi, la dyspraxie peut être qualifiée de handicap au sens de cette loi en raison de la perturbation des fonctions motrices qu’elle engendre.

Les critères d’évaluation de la MDPH pour fixer le taux d’incapacité

La MDPH évalue la situation des personnes atteintes de dyspraxie au cas par cas, en réalisant une étude individualisée. Elle se base sur un guide-barème et une série de critères pour évaluer les retentissements du handicap sur la vie quotidienne, scolaire, professionnelle, et sociale du déposant. Il n’existe pas de taux d’incapacité spécifique pour la dyspraxie, car chaque personne atteinte de cette pathologie présente des particularités et des besoins différents.

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Les critères d’évaluation peuvent porter sur différents aspects tels que les difficultés d’adaptation, les troubles de la motricité fine, les problèmes de repérage dans l’espace, et les difficultés d’apprentissage. En fonction de ces retentissements, la MDPH attribuera un taux d’incapacité approprié au déposant.

La prise en charge de la dyspraxie par la MDPH

Pour bénéficier des aides de la MDPH, il est nécessaire de déposer un dossier de demande en précisant les aides sollicitées telles que l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH), l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), l’Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS-AESH), la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), ou encore la Carte Mobilité Inclusion (CMI).

Dossier MDPH aide pasychomotricite

Le dossier MDPH doit être soigneusement constitué, en fournissant des informations détaillées sur le handicap, les retentissements dans la vie quotidienne et scolaire, les traitements médicamenteux éventuels, ainsi que le projet de vie et les besoins spécifiques du déposant. Des documents tels que les certificats médicaux, les comptes rendus d’ergothérapeute et le Guide d’Évaluation des Besoins de Compensation en matière de Scolarisation (GEVA-SCO) doivent être joints au dossier.

La MDPH examinera ensuite la demande de prise en charge en se basant sur le dossier et les documents fournis. Si elle décide de faire droit à la demande, elle déterminera les aides appropriées en fonction du taux d’incapacité fixé. Cependant, il peut arriver que la MDPH rejette la demande de prise en charge, ce qui conduit à la nécessité de contester cette décision.

Contester un refus de prise en charge de la MDPH pour la dyspraxie

Les raisons courantes des refus de la MDPH

Les refus de prise en charge de la MDPH peuvent être causés par un dossier mal établi, manquant de précisions ou de justificatifs nécessaires. Un projet de vie trop succinct, des certificats médicaux insuffisamment détaillés, ou une absence de documents complémentaires peuvent conduire à un refus de la MDPH. Il est donc essentiel de compléter et de constituer le dossier avec soin afin de maximiser les chances d’obtenir une prise en charge adéquate.

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Les recours possibles pour contester un refus de la MDPH

En cas de refus de la MDPH, il est possible de contester cette décision en effectuant un recours. Le premier recours consiste à compléter le dossier et à rédiger une lettre de contestation pour demander à la MDPH de revoir sa position. Il est important de fournir des éléments supplémentaires et de mettre en avant les raisons pour lesquelles la prise en charge est nécessaire.

Si la MDPH maintient son refus, il est alors possible d’engager un recours contentieux devant le tribunal administratif. Cette démarche peut être complexe, c’est pourquoi il peut être utile de faire appel à un avocat spécialisé dans les questions de handicap pour vous accompagner dans les démarches.

Le rôle de l’avocat dans les démarches de contestation

Faire appel à un avocat spécialisé dans les questions de handicap peut s’avérer bénéfique lorsqu’il s’agit de contester un refus de prise en charge de la MDPH pour la dyspraxie. L’avocat pourra apporter son expertise juridique et ses connaissances des procédures administratives, ce qui permettra de renforcer les chances de succès du recours.

L’avocat pourra vous accompagner dans la rédaction de la lettre de contestation, en mettant en avant les points forts de votre situation et en argumentant de manière convaincante pour obtenir une révision de la décision. Il pourra également vous conseiller sur les pièces justificatives à fournir et les compléments nécessaires pour renforcer votre dossier.

Si malgré le recours amiable, la MDPH maintient son refus, l’avocat pourra vous guider dans les démarches pour engager un recours contentieux devant le tribunal administratif. Il sera en mesure de préparer les documents nécessaires, de représenter vos intérêts lors des audiences et de plaider votre cause de manière efficace.

Il est important de noter que les frais liés à la prise en charge d’un avocat peuvent être pris en charge par l’assurance de protection juridique ou par l’État dans le cadre de l’aide juridictionnelle, si vous répondez aux critères d’éligibilité. N’hésitez pas à vous renseigner sur vos droits et à solliciter l’assistance d’un avocat pour maximiser vos chances de faire reconnaître votre dyspraxie comme un handicap et obtenir la prise en charge nécessaire.

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En conclusion, la dyspraxie peut être qualifiée de handicap au sens de la loi du 11 février 2005. La MDPH joue un rôle essentiel dans la prise en charge des personnes atteintes de dyspraxie en évaluant les retentissements du handicap et en déterminant les aides appropriées. Il est crucial de constituer un dossier MDPH complet et de qualité, en fournissant les informations nécessaires et les documents justificatifs. En cas de refus de prise en charge, il est possible de contester cette décision en engageant un recours, avec l’assistance d’un avocat si besoin. L’objectif est de faire reconnaître la dyspraxie comme un handicap afin d’obtenir les aides et aménagements adaptés pour favoriser l’autonomie et l’inclusion des personnes dyspraxiques.

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